Mardi 4 mars, le Comité local Belgique de Nouvelle Donne a organisé à Bruxelles, devant plus de cinquante personnes, sa première réunion publique en présence d’Isabelle Attard, députée, et Susan George, militante altermondialiste présidente d’honneur d’ATTAC. Au menu : présentation de Nouvelle Donne et débats autour du Traité transatlantique de libre-échange (TAFTA ou TTIP) d’une part et de la démocratie participative d’autre part.

Après une rapide présentation de Nouvelle Donne par Isabelle Attard, la parole a été donnée à Susan George, qui a exposé point par point ses inquiétudes vis-à-vis des négociations actuelles entre l’Europe et les États-Unis en vue d’un accord de libre-échange, contre lequel Nouvelle Donne s’est clairement positionnée. (https://www.nouvelledonne.fr/communiques/ttip-tafta). Dans son exposé, la Franco-américaine est en premier lieu revenue sur l’historique des négociations, soulignant au passage l’importance des mots et expliquant ainsi que le sigle TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) avait été préféré à TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement) jugé par les autorités américaines trop proche du sigle NAFTA (North American Free Trade Agreement ou Accord de Libre-Echange Nord-Américain) qui, à l’époque, était mal passé dans l’opinion publique américaine. Pour Susan George, TAFTA s’inscrit dans la droite ligne des accords bilatéraux de libre-échange qui se sont multipliés depuis une dizaine d’année, l’Organisation mondiale du Commerce n’avançant pas assez vite « du goût de certains ». Susan George a cependant souligné l’importance de cet accord qui couvrirait 40 % du commerce mondial, avant d’ajouter que si les Américains parvenaient à un accord identique en Asie plus de 70 % du commerce mondial serait concerné. Susan George a insisté sur les dangers que représente cet accord pour les normes européennes agricoles, environnementales mais aussi pour les travailleurs européens. Elle a enfin insisté sur la menace que constitueraient les cours privées d’arbitrage prévues dans cet accord, « un vrai sujet d’inquiétude pour les citoyens. »

L’intervention de Susan George a été prolongée par un échange de questions-réponses avec la salle. Deux idées fortes en sont ressorties : le manque de transparence des négociations, d’une part, et, d’autre part, le rôle fondamental qu’auront à jouer les futurs parlementaires européens qui seront désignés en mai prochain. S’ils n’ont pas leur mot à dire lors des négociations, ils disposent cependant d’un droit de veto sur tout accord commercial de l’Union européenne depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne.

En deuxième partie de réunion, Isabelle Attard a pu revenir sur les raisons de son engagement avec Nouvelle Donne et de son combat pour une plus grande participation des citoyens à la vie de la cité. L’ancienne députée d’Europe-écologie a insisté notamment sur le besoin d’une plus grande transparence de la démocratie, d’une clarification du rôle des lobbyistes. « Oui on peut reprendre la main, oui on peut changer la politique ! », a-t-elle martelé avant de rappeler que chaque proposition de loi d’un élu Nouvelle Donne serait mis en discussion sur la plateforme « Parlement et citoyens ». Isabelle Attard a également rappelé qu’elle était pour la suppression de la réserve parlementaire et contre le cumul des mandats, avant de souligner que Nouvelle Donne avait été créée pour durer et que, quoi qu’il arrive, « face au tous pourris, face à la montée des extrêmes, on aura essayé quelque chose ! Se mettre la tête dans le sable, ça a duré ! »