La Commission Thématique Nationale « Égalité des genres » de Nouvelle Donne – actuellement en cours de travail sur le thème de la prostitution en vue d’aboutir à un positionnement en cohérence avec les principes fondateurs du parti – dénonce avec la plus grande vigueur le rétablissement injustifiable du délit de racolage passif des prostitué·e·s par le Sénat.

Quelle que soit la manière dont on pense résoudre les problèmes relatifs au système prostitutionnel, rien ne peut justifier une loi aussi agressive à l’encontre des prostitué·e·s. Que l’on considère la prostitution comme un travail ou comme une violence en elle-même, on ne peut que constater que nombreuses sont les personnes prostituées, parfois mineures, vivant dans une extrême précarité et confrontées à des violences. Le projet qui consiste à s’en prendre à elles est un projet hypocrite ayant pour seul objectif de rendre la prostitution invisible, la reléguant à un trouble à l’ordre public, sans aucune volonté d’en étudier les enjeux ni d’y répondre.

Plutôt que de s’attaquer aux discriminations et aux violences qui touchent de nombreuses personnes prostituées, ce projet de loi s’attaque à elles. Cela ne peut qu’accroître leur précarisation alors qu’elles vivent le plus souvent déjà dans des conditions inqualifiables. Les reléguer ainsi à davantage de clandestinité, c’est compliquer encore le travail de toutes les associations de terrain. C’est aussi augmenter les risques pour les personnes prostituées d’être victimes de violence, et s’en prendre à leur droit déjà fragile à la justice dans de tels cas.

Comment, humainement, une assemblée ayant une mission de réflexion au service de la société peut-elle envisager de réintroduire une mesure qui, depuis 2003, n’a fait qu’empirer la situation sans aboutir à la moindre amélioration ?

Nous dénonçons ce qui est un scandale, et appelons les député·e·s à rectifier ce projet réactionnaire.

Pour Nouvelle Donne,
La Commission Thématique Nationale Egalité des genres