Organisées durant les week-ends, conjointement par le C.T. 19 et le C.T. 10 de Paris, les opérations « Café-tréteaux » ont rencontré un vif succès auprès des citoyens rencontrés.

« Messieurs’Dames ! Puis-je vous offrir un café ? Un thé, un chocolat ? ».

Sur l’esplanade des Orgues-de-Flandre, dans le 19ème arrondissement de Paris, ou celle de la Grange-aux-Belles, dans le 10ème, l’invitation est aussi accueillante qu’étonnante. Les habitants de ces deux grands complexes d’habitation de quartiers parisiens populaires sont blancs, noirs, basanés, trentenaires ou plus âgés, au chômage ou actifs. Tiré entre deux arbres, un fil de lin, orné de pinces à linges, invite à l’expression : aux commentaires, citoyens !

L’objectif de l’événement vise à débattre, en toute convivialité, de leurs positions quant à la « chose publique », cette chose qui désigne la gestion de la vie de la Cité, communément appelée « la politique », et qui – il faut bien le reconnaître – fait fuir bon nombre d’entre eux à la seule évocation du terme. À preuve : les taux d’absention régulièrement et massivement élevés des différents scrutins électoraux…

Atmosphère, atmosphère…

Le premier constat de ces « Café-tréteaux » est clair : les Français, dans le fond, aiment la politique. Tout en touillant le sucre dans le café offert, entre badges Nouvelle Donne, charte éthique du mouvement et tracts anti-Tafta, les citoyens livrent leurs déceptions, leurs regrets, leurs attentes et leurs doléances : des revendications légitimes, somme toute, qui restent d’autant plus lancinantes que niées par les responsables politiques depuis des années. Les thèmes et questions soulevés auprès des adhérents-militants de Nouvelle Donne dénoncent toujours les mêmes excès récurrents : confiscation et privatisation de la politique par des élites professionnalisées ; affairisme ; décrédibilisation des partis traditionnels qui demeurent sourds à toute demande de changement ; immobilisme des dirigeants face au chômage toujours croissant, aux inégalités sociales, à la précarité, et d’une manière générale, face à la « mal-vie ».

De passage à Paris, Karine Druelles, co-Présidente de Nouvelle Donne, vient, elle aussi, se joindre à l’action, de même que des membres du C.T. 94-Est.

A la recherche de la confiance perdue

Beaucoup de propositions de Nouvelle Donne interpellent ou séduisent : la nécessité du partage du temps de travail, le concept de revenu de base, les mesures écologiques pour la création d’emploi, l’implication possible du citoyen…

Mais l’expérience sur le terrain révèle aussi l’ampleur du travail qu’il reste encore à accomplir : notre jeune mouvement n’a pas encore livré ses solutions programmatiques quant aux questions liées, par exemple, à l’insécurité, l’immigration, la laïcité et le vivre-ensemble.

Autant d’interrogations auxquelles Nouvelle Donne se doit de répondre concrètement. Une chose est claire : seule une vraie « nouvelle donne » politique, sincère, dynamique, effective, pourra ramener dans le jeu de la participation éléctorale, ces millions de citoyens qui n’aspirent qu’à retrouver la confiance égarée. La demande est forte.

Devant le succès de l’opération « Café-tréteaux », une décision a émergé au sein des C.T. organisateurs : désormais, l’événement sera mensuel ! En attendant, il s’agit de préparer la prochaine réunion d’accueil et d’information des « curieux, sympathisants et nouveaux adhérents », ceux-là même que nous avons rencontrés, ces après-midi de mai, autour d’un café, d’un thé, d’un chocolat.