Interview à retrouver en intégralité sur le site www.enbata.info

Le discours dominant des responsables politiques « en responsabilité » ou des spécialistes de l’économie est plutôt du genre : « nos concitoyen-ne-s sont plus préoccupé-e-s par l’emploi et le pouvoir d’achat » … Pourquoi participez-vous à une conférence sur « Comment sauver le climat » ?

La gravité extrême de la crise sociale ne doit jamais nous faire oublier l’urgence de la question climatique : grandes sècheresses, grandes inondations, typhons,… Le nombre d’évènements climatiques extraordinaires a triplé en 30 ans et, sur tous les continents, la fonte des glaciers est plus rapide que prévue. Les études du GIEC montrent qu’il est urgent d’agir si on veut éviter un basculement irréversible vers un dérèglement aux effets dévastateurs. On n’a pas le choix : il faut en même temps s’attaquer à ces 2 crises. Mais Bonne nouvelle ! Répondre à la crise environnementale va créer des emplois et mieux distribuer le «pouvoir d’achat» : il y aura nettement moins de bénéfices pour Total ou Exxon et nous ferons tous jusqu’à 1.000 euros d’économie sur nos dépenses de chauffage et de transports chaque année si l’on en croit la Commission européenne. Sauver le climat va donc nous aider à sauver la cohésion sociale.

Qu’est-ce qui explique que la crise économique et sociale couvre complètement l’urgence écologique/climatique ? 

Le manque de courage des politiques qui prennent les citoyens pour des imbéciles. Ils sont incapables d’expliquer le lien entre les deux crises et incapables de faire 2 minutes d’explication : à nous de montrer que l’écologie n’est pas «punitive». Au contraire ! Des millions d’hommes et de femmes sont déjà «punis» par les inondations, les sècheresses, l’augmentation du prix de l’énergie ou l’augmentation du prix des céréales. Lutter contre le dérèglement climatique n’est pas de l’écologie punitive : ceux qui ont participé à Alternatiba à Bayonne l’an dernier n’avaient pas des têtes de croque-morts masochistes. A nous de faire connaître au plus grand nombre les solutions pour tenir le Facteur 4. A nous aussi d’améliorer nos argumentaires : oui, il faut donner un prix au carbone et mettre en place une fiscalité écologique, mais il faut d’abord, de toute urgence et très massivement, mettre des milliards pour isoler nos domiciles, développer de nouveaux moyens de transports et envoyer un chèque vert à tous les foyers avant de mettre en place l’écotaxe.

Quelle transition nécessaire devra être mise en place entre le modèle économique dominant, et celui qui s’imagine et s’expérimente ici et là? Bref, comment s’y prendre pour faire du « vivre et travailler au pays » souhaité par la majorité… une alternative crédible compte tenu des obstacles « insurmontables » qui démotivent le « citoyen lambda » (la concurrence internationale, la crise, le manque de débouchés, les « habitudes/dépendances » d’achat (travaillées par la publicité) allant vers le toujours moins cher, etc.) ?

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