Service national universel : non merci !

Depuis lundi 17 juin, le service national universel (SNU) est en expérimentation dans 13 départements qui accueillent 2000 jeunes volontaires.

Le SNU veut développer la cohésion sociale et territoriale, assurer une prise de conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale et enfin développer la culture de l’engagement. Le gouvernement parle d’un projet de société visant à la transformer.

Ne nous laissons pas endormir par les mots car le SNU ne pansera pas les vrais maux sociétaux !

La cohésion sociale se joue dès l’école ! Investissons dans l’Education !

Pourquoi attendre 16 ans pour développer la cohésion sociale ? C’est bien un enjeu de l’école publique. La scolarisation obligatoire dès 3 ans contraint les communes à financer les écoles privées sans contrepartie en termes de mixité sociale. Alors que certaines failles du système scolaire ont tendance à renforcer les inégalités sociales, ce coup d’accélérateur semble malvenu. (On pouvait avoir l’impression que l’école publique était ce qui provoquait des inégalités sociales…)

Le budget du SNU est estimé à 1,5 milliards d’euros par an. Un budget indécent alors que le dédoublement des classes de CP et CE1 se font budget à constant. De plus, l’allégement des classes doit se faire pour toutes les tranches d’âges sur tout le territoire.

Nos professeurs sont en grève, écoutons les ! Ce budget du SNU, piloté par le Ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, pourrait servir à plus de moyens pour notre école publique qui en a cruellement besoin !

Cohésion territoriale : soutenons nos services publics !

Pourquoi vouloir agir pour la cohésion des territoires et en même temps s’attaquer à nos services publics ? Ce sont eux les premiers acteurs de la cohésion territoriale ! Les grèves se poursuivent dans nos hôpitaux. Le Gouvernement annonce 70 millions d’euros pour nos soignants, un chiffre indécent au regard de la crise profonde et du 1,5 milliards du SNU !

La cohésion territoriale passe également par des transports publics multimodaux et adaptés aux besoins des territoires et respectueux des enjeux écologiques. Les jeunes des espaces ruraux et périurbains sont les premiers à pâtir du manque de transports collectifs.

Culture de l’engagement ? Aidons nos associations !

L’engagement ne peut être contraint. Il part d’une envie et d’une volonté à encourager ! Des dispositifs non contraints existent déjà et sont plus flexibles et adaptés aux différentes envies et profils comme le bénévolat associatif et le service civique. 1 jeune sur 2 déclare vouloir s’engager. Offrons-leur un espace pour le faire, mais un espace où le libre choix est primordial. Le service civique rencontre un fort succès mais les inquiétudes sont vives quant à son développement car le SNU concentre toutes les priorités et les fonds du Gouvernement.

Le SNU reflète parfaitement ces politiques paternalistes dont l’échec est couru d’avance. Décider à la place de et contraindre ne permettra jamais aux jeunes à faire des choix mais à les subir. C’est l’émancipation à cultiver dans la citoyenneté et non l’allégeance ! Ce sont des citoyens acteurs de la chose publique dont nous avons besoin et non des sujets d’un souverain…

Nos associations contribuent chaque jour à la culture de l’engagement, à la cohésion sociale et territoriale. Elle cultive la fraternité là où les politiques publiques ont déjà démissionné. Elles ont donc besoin d’un soutien fort de l’Etat. Parmi ces indispensables organisations, soutenons les associations et acteurs de l’éducation populaire comme le recommandent un rapport récent du CESE. C’est dans son cadre que la transformation sociale se fera !

Alors oui à une transformation de la société ! Non par l’embrigadement de la jeunesse mais par son émancipation !

Elle se fera grâce à l’éducation, les associations et des services publics divers présents sur tout notre territoire : un horizon bien loin du sombre monde macronien…

 

Olivier RANDRIA
Co-référent Nouvelle Donne Campus