Le livre d’Anne Carpentier, Petit précis de révolte élémentaire, édité en 2004 n’a, hélas, pas pris une ride. Et voilà ce qu’il dit :

Cette société est sotte. Elle est sotte car elle ne sait pas maintenir hors de l’eau les personnes ayant eu une période de difficulté. Elle va jusqu’à les couler.

Quelqu’un est licencié économique, et vlan, un premier mois de carence pour être sur qu’il sombre rapidement ! Une petite dette pour un soin dentaire, et paf, l’huissier vous la démultiplie ! Un léger découvert à la banque, soyez sur qu’il fera des petits !

Anne Carpentier est une vraie journaliste, libre, militante et activiste ! Elle ne cherche pas le scoop, mais suit les affaires jusqu’à leur dénouement. Créé il y a presque 40 ans, son journal « La Feuille » est un bi-mensuel du Lot-et-Garonne. Une arme formidable contre les abus et les affaires en tout genre. La bête noire des magouilleurs et arnaqueurs locaux.

Ce qu’elle dénonce, c’est la « taxe sur la misère ajoutée ».

Et elle énumère, preuves et exemples à l’appui,  les principaux acteurs de cette casse humaine : les banquiers, ces « marchands de pognon », certains huissiers, – « a quoi sert la saisie humiliante du mobilier ? », greffiers des tribunaux de commerce, « nids de vipères destructeur d’emploie », mandataires judiciaires… Elle témoigne également de l’inertie du système judiciaire protégeant ces derniers.

Mais elle ne s’arrête pas là ! Elle répète inlassablement les lois, celles que nombreux ignorent et qui sont trop rarement appliquées. Elle prodigue des conseils.

Mais surtout, elle propose des solutions qu’aucun gouvernement n’a eu le courage d’appliquer, en commençant par protéger les 2,2 millions  de TPE, véritable tissu social qui représente 90% des entreprises françaises et plus d’un quart des emplois. C’est sur eux que l’état fait peser aujourd’hui toutes les menaces.

Dans une société d’une extrême précarité et fragilité, il est indécent de rajouter du désespoir à la misère, du stress à la détresse, de l’inhumanité aux extrêmes difficultés.

En cela, je vous conseille la lecture de ce livre, qui, s’il ne fait pas de vous un militant ou militante, vous permettra de devenir un citoyen, une citoyenne, éclairé.

Moi, il m’a donné envie de #reprendrelamain…

 

Elsa Van Hees,
Médiatrice culturelle et scientifique
Adhérente Nouvelle Donne