Chercheurs, ingénieurs, techniciens, universitaires et étudiants, tous se mobilisent depuis vendredi dans la bonne humeur pour la défense de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) en se rendant à Paris, à pied ou à vélo, depuis le Pic du Midi et les grandes villes universitaires. Ce mouvement, « Sciences en Marche », tout comme celui des « Précaires de la Recherche » ces dernières années, a pour but d’alerter sur la nécessité d’une politique ambitieuse dans l’ESR, subissant actuellement une grave érosion budgétaire. Partis le 27 septembre pour les premiers, tous se retrouveront le soir du 17 octobre à Paris devant l’Assemblée Nationale.

François Hollande déclarait encore en avril que la recherche était « une priorité pour la France » et « la clé de sa compétitivité ». Son budget, qu’il promettait « sanctuarisé », risque pourtant d’être encore sérieusement réduit ces prochaines années. Une telle décision irait à l’encontre des engagements européens d’investissement dans la recherche pris par le gouvernement. Pourtant les capacités de financement existent. Le Crédit Impôt Recherche (CIR), épinglé par la Cour des comptes pour son « inefficacité » et son « effet d’aubaine » pour les grands groupes, a coûté à l’État plus de 6 milliards d’euros en 2013, soit environ le double du budget du CNRS. La seule récupération de 5 % du montant de ce qui ressemble à présent à une simple niche fiscale permettrait le financement annuel d’entre 3000 et 5000 emplois dans la recherche publique. La récupération de 10 % suffirait à satisfaire TOUTES les revendications des chercheurs.

Mais au-delà des chiffres bruts, c’est la conception libérale de la politique en matière de recherche, initiée par la droite et poursuivie par les derniers gouvernements, qu’il faut remettre en cause. Un plan pluriannuel ambitieux pour l’emploi scientifique statutaire, une forte revalorisation du financement récurrent des laboratoires publics, et des mesures pour assurer l’emploi des jeunes docteurs sont indispensables pour redonner aux carrières de la recherche une attractivité aujourd’hui en chute vertigineuse. Le mouvement « Sciences en Marche » s’inscrit contre la logique d’austérité qui aujourd’hui menace durablement et qui partout ne fait qu’aggraver la situation sociale, économique et financière. L’avenir « intellectuel », la compétitivité et la capacité d’innovation de notre pays que permet la recherche publique doivent impérativement être préservés.

Nouvelle Donne