Comme l’air parisien, le climat en France est rendu irrespirable du fait de la crise économique, d’un chômage omniprésent et de la disgrâce des élites politiciennes notamment auprès de la jeunesse française qui ne prend plus la peine de se déplacer pour voter (61 % d’abstentions chez les moins de 24 ans).

Quelles sont les portes de sorties? Deux solutions : La révolte ou la nouvelle donne

Dans son livre “les Hommes Révoltés“, Christophe Courtin reprend pas à pas la lecture de l’Homme Révolté de Camus qui, au début des années 50 alors que la guerre froide commence, dresse le décor d’une société humaine dans l’impasse. Cette lecture éclaire la période actuelle faite de révoltes et de révolutions aux quatre coins du monde. Mais au-delà des évènements eux-mêmes, c’est bien une révolution sociétale que nous traversons. Nous n’en sommes qu’au début mais chacun comprend déjà que les changements seront multiples, violents et que l’Humanité toute entière y risque un destin funeste.

La révolte comme l’indignation sont nécessaire pour sortir de l’impasse. La révolte, c’est le travail à faire sur soi pour trouver la force de refuser d’être emporté vers un monde que nous ne souhaitons pas pour nos enfants, un monde occidental devenu vecteur d’égoïsme, d’enrichissement matériel, de privatisation, de propriété, de corruption.

J’ai eu l’opportunité de vivre des révolutions en direct et je sais ce qu’elles renferment de force, d’ambition de justice, de souffle de liberté. Mais je n’oublie pas ce qu’elles charrient de violences, de déceptions, de meurtrissures. Je ne peux donc pas être un adepte de la révolution tout en étant, comme beaucoup d’entre nous, triste et meurtri de voir mon pays perdre les valeurs qui fondent notre capacité à vivre en société.

Ou sont aujourd’hui les valeurs d’amour, de solidarité, de compassion, de partage, d’ambition collective dans les engagements politiques ?

Si ces valeurs existent toujours au sein de nos familles, avec nos amis, comment sont-elles mises en actions au sein d’une société qui n’a plus qu’une valeur à l’esprit: l’argent entre dettes et croissance!
Fort de cette révolte intérieure, je me dis qu’un engagement citoyen pour une nouvelle donne est la solution pour ne pas simplement devenir fataliste. C’est comme une dernière chance! C’était l’esprit dans lequel le collectif Roosevelt2012 s’était créé et c’est sur cette ligne que le mouvement Nouvelle Donne a vu le jour.

Appuyons nous sur nos révoltes intérieures pour faire des propositions concrètes et imaginons que nous puissions changer la donne maintenant dans un élan de politique citoyenne qui mette les femmes et les hommes de notre pays au cœur de nos engagements.

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Pour bien comprendre nos multiples engagements, un exemple: les banques (ou les banksters au choix)

Je suis révolté de subir incessamment telle ou telle publicité de banques qui vantent les mérites de leur action pour l’économie et pour leurs clients comme si il leur était indispensable d’améliorer leur image. Mais dans la pratique, rien ne change: spéculation, spéculation, spéculation!

Réguler la finance est pour moi la première décision à mettre en œuvre urgemment pour reprendre la main.

Notre Président avait raison quand il disait “notre ennemi c’est la finance”. Il avait raison car la spéculation outrancière des banques leur à fait perdre tout sens de la mesure. Ils n’ont plus besoin ni des clients, ni des entreprises pour faire de l’argent avec l’argent.

Commençons par réguler les banques comme Roosevelt l’avait fait en 1933 et ensuite, comme lui, nous pourrons imaginer comment remettre l’emploi au cœur d’une économie réelle retrouvée.

Concernant les banques, nous ne sommes prisonniers que de nos fantasmes, de nos illusions et de nos croyances modernes en la croissance et le marché.

Pour imaginer le monde de demain et pour échapper aux révolutions qui nous guettent tout en portant nos révoltes, il nous faut nous affranchir de ce système bancaire qui enrichit les 85 personnes les plus riches au monde au détriment de milliards d’humains. Nous pouvons reprendre la main et inventer ensemble un système dans lequel l’argent retrouvera son utilité d’échange et où chacun pourra vivre dignement.

L’article en suivant ce lien : http://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/de-camus-a-la-nouvelle-donne_b_5034640.html?utm_hp_ref=france