Le 24 octobre 2017

La Catalogne

La situation actuelle en Catalogne amène à deux lectures bien différentes du problème.

Une vision “humaniste” où l’on en appelle à la liberté, à la culture en référence à l’histoire.

Une vision plus pragmatique où les résultats économiques de la Catalogne font renoncer à la solidarité et à l’appartenance à une nation en convoquant là aussi l’histoire.

Il est à remarquer que l’indépendance est réclamée par les tenants du libéralisme économique et par la gauche -que l’on hésite à affubler de l’adjectif extrême- sociale et étatique.

Logiquement Podemos devrait soutenir inconditionnellement le mouvement indépendantiste mais chez eux aussi le débat s’est installé. Podemos et ses alliés plaident pour le « droit à décider », c’est-à-dire la tenue d’un référendum légal sur l’indépendance, mais ne sont pas des indépendantistes.

Mais devons-nous nous prononcer pour ou contre l’indépendance de la Catalogne ?

Cette interrogation ne nous parait pas être le bon débat. La question à se poser ne devrait-elle pas être : “quel projet de société voulons-nous ?”

D’ailleurs certaines voies (de gauche) tentent de se faire entendre en Catalogne pour réclamer que l’on “donne la priorité à l’agenda social” et refusent que la question indépendantiste étouffe tout autre débat.

Ce mouvement qui secoue la Catalogne peut être rapproché de ceux des Wallons/Flamands ou de la Ligue du Nord pour l’Italie et d’autres plus anecdotiques comme celui d’Alsaciens qui ne veulent toujours pas faire partie de la même région que la Lorraine et la Champagne-Ardenne.

Certes Small is beautiful.

Certes mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres.

Mais l’Histoire qui s’écrit devrait être celle de l’Europe. Celle de l’Europe qui crée de l’emploi, l’Europe de la solidarité, l’Europe des échanges…

Il est important aussi de constater que si cette question de l’indépendance de la Catalogne se pose aujourd’hui, c’est bien parce que l’Espagne est affaiblie, affaiblie notamment par 10 ans d’austérité; et la création d’une Catalogne indépendante l’affaiblirait encore plus.

Le peuple espagnol a durement payé la première cure d’austérité. Une seconde pourrait lui être fatale. Qu’y gagnerait la Catalogne, la France, l’Europe ?

En attendant de changer l’Europe aux prochaines élections, on peut souhaiter que l’Espagne ne sorte pas trop affaiblie de cette aventure.

Certes, à Nouvelle Donne nous sommes pour donner plus de place au citoyen, pour qu’il soit plus acteur au niveau des décisions, mais la solidarité reste au cœur de nos valeurs, alors : plus d’autonomie sans doute, mais l’indépendance sans doute pas.