Communiqué de presse du 17 janvier de 2023.

Repousser l’âge de départ à la retraite, c’est non ! Instaurons la semaine de 4 jours à 32h.

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne sont déterminés à repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans avec 43 annuités. Ce ne sont pas les quelques miettes jetées en cadeaux qui atténueront les dégâts causés par une mesure aussi inutile qu’inefficace présentée comme la panacée pour financer les retraites.

La droite et les néolibéraux bloqués sur une idée périmée


“On vit plus longtemps, il faut donc travailler plus longtemps” : l’argument mis en avant par les néolibéraux et la droite conservatrice semble imparable. Il témoigne surtout d’une incapacité ou d’une absence de volonté d’envisager les choses autrement : “On vit plus longtemps parce qu’on travaille moins longtemps”. La réduction du temps de travail tout au long du XXème siècle, qu’elle soit hebdomadaire ou sur toute une vie, est un acquis social qui a permis d’envisager la retraite comme un temps à soi et non comme une avant-scène de la mort. Aujourd’hui l’espérance de vie en bonne santé est de 64 ans chez les femmes et 63 ans chez les hommes. Une réforme juste aurait consisté à réduire la fracture sociale : un quart des 5 % les plus pauvres meurent avant 62 ans (source INSEE 2018). La retraite, ce n’est pas pour eux ! Un ouvrier vit en moyenne 6 ans de moins qu’un cadre. Allonger la durée du travail, c’est priver de retraite celles et ceux qui ont le moins de chance d’y parvenir ou d’en profiter. 

Pour réduire le nombre de retraités, le gouvernement va créer des chômeurs et des précaires 

Macron connaît très bien le deuxième contre-argument : il le disait lui-même avant 2017 (lien). Repousser l’âge de départ à la retraite, c’est créer des chômeurs et des précaires : 65 % des 60-64 sont sans emploi. Comment imaginer qu’on peut facilement retrouver un emploi à 62 ans alors qu’on n’en a pas trouvé à 55 ou 58 ? En plus de l’impact psychologique, le chômage des séniors a des conséquences immédiates : la baisse de leurs futures pensions. Enfin, cela met en concurrence les plus jeunes et les plus âgés sur un marché du travail où l’on ne trouve qu’une offre d’emploi pour 10 demandeurs (372 000 offres d’emploi au 3ème trimestre 2022 pour 3 millions d’inscrits à Pôle emploi – catégorie A).

La meilleure réforme des retraites, c’est la semaine de 4 jours à 32h !

Nouvelle Donne le répète depuis 2013 (et Pierre Larrouturou depuis 1993) : le partage du temps de travail est le meilleur moyen pour assainir les comptes publics. Le passage à la semaine de 4 jours à 32h sans baisse de salaire permettrait de créer 1,6 million d’emplois. Et 1,6 million d’emplois créés, c’est 1,6 million de cotisants en plus. Comment ? En supprimant les cotisations chômage pour les entreprises qui embauchent. Autrement dit : il faut que ceux qui ont un emploi travaillent moins pour que davantage de personnes puissent travailler et donc cotiser. Pour en finir avec le chômage, pour financer les retraites, la semaine de 4 jours, c’est possible et ça marche !

Pour de nouveaux acquis sociaux et un nouveau droit du travail

Le travail a changé : les machines, les robots, les ordinateurs remplacent de plus en plus l’être humain non seulement dans l’agriculture et l’industrie mais aussi désormais dans les emplois de service ; désormais peu d’actifs exerceront le même emploi toute leur vie. Face à une droite néolibérale incapable de comprendre cette double mutation et de protéger les travailleuses et les travailleurs contre ces aléas, la gauche doit être force de propositions, la gauche doit favoriser de nouveaux acquis sociaux, faire en sorte que chaque métier ait un statut et que les conditions de travail et les salaires s’améliorent dans les métiers difficiles.

Cette réforme des retraites est injuste, inutile et inefficace. Nouvelle Donne soutient toutes les mobilisations prévues ou à venir contre cette réforme. Tous dans la rue le 19 janvier ! Tous dans la rue le 21 janvier à Paris pour la justice sociale et l’action climatique !