Affirmant l’objectif extrêmement ambitieux, voire irréaliste, de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel, la COP 21 a donné lieu à un accord non contraignant juridiquement, dont la mise en œuvre ne sera soumise qu’à la bonne volonté des États. Bien que les ONG saluent l’avancée que constitue l’accord de Paris, elles appellent l’ensemble des citoyens à amplifier la pression sur leurs gouvernements afin que les intentions se traduisent en objectifs chiffrés, puis en résultats concrets.

L’accord de Paris, ne mentionne à aucun moment l’abandon des énergies fossiles en faveur d’une transition vers les énergies renouvelables, pas plus que la nécessité de pénaliser financièrement les émissions de gaz à effet de serre. On ne peut que constater que les intérêts économiques des secteurs les plus polluants continuent à peser lourdement dans la balance. Pourtant la conclusion est sans appel: c’est sur un changement profond de modèle énergétique et de système économique que repose notre unique chance de sauver le climat.

Comme le souligne Jean Jouzel, l’accord ne donne aucune feuille de route pour la prochaine décennie, qui sera pourtant absolument décisive*. C’est donc dès à présent, sur le terrain et par le biais des initiatives citoyennes, que la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre doit être amorcée, en premier lieu par la promotion de la sobriété énergétique dont Nouvelle Donne souligne l’importance cruciale.

La France qui affiche aujourd’hui sa volonté de se poster à l’avant-garde de la préservation du climat doit donc œuvrer au sein de l’Europe pour réclamer des financements permettant de réaliser les investissements à la hauteur de l’enjeu. Nous en avons les moyens, des leviers importants peuvent être activés, comme mettre la création monétaire au service de la transition écologique en Europe ou, comme Oxfam le propose, créer une taxe sur les transactions financières européenne ambitieuse pour alimenter les fonds versés aux pays les plus vulnérables. La diplomatie française ayant fait la preuve de son efficacité, nul doute que nous serons à même de convaincre nos partenaires de passer à l’acte.

Nous le rappelons inlassablement : la transition écologique est une chance, une opportunité de construire un modèle social et économique résilient, de créer des emplois et de réduire les inégalités. C’est tout le sens du projet que porte Nouvelle Donne à travers son plan ambitieux en faveur du climat, basé sur une réorientation radicale de notre politique économique, la protection et la valorisation de nos ressources, et la mise en œuvre de la transition de notre modèle agricole vers l’agroécologie.

CTN Environnement Nouvelle Donne

* Entretien avec Jean Jouzel – Goodplanet : ”C’est essentiel d’agir aussi avant 2020 et il n’y a pas de réelle ambition sur ce point-là. L’accord n’impose pas de révision des engagements actuellement pris par les pays (qui placent le monde sur une trajectoire de trois degrés) avant 2025. Ce sera trop tard pour le 1,5°C et très difficile pour le 2°C.”

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