Pour une Europe humaniste et accueillante

Osons l’humanisme !

On nous dit “crise migratoire”. Nous répondons “crise politique sur les questions migratoires”. 

Nouvelle Donne constate et dénonce l’absence de volonté des pays de l’Union européenne d’assumer une gestion concertée respectueuse de la vie et des droits humains.

Le Pacte européen Asile Immigration, dont la promulgation est prévue début juin avant les élections, engagera les pays européens vers une réduction drastique des migrants et une augmentation des expulsions, notamment par la multiplication d’accords avec les pays d’origine, de transit ou frontaliers de l’UE. 

Profondément européens, nous ne voulons pas de cette Europe forteresse édifiée selon une vision essentiellement sécuritaire et répressive. 

Nous toutes et tous, citoyennes et citoyens européens, nous ne tolérons plus la mort d’hommes, de femmes et d’enfants aux portes de l’Europe, en mer et sur les voies de l’immigration aux mains de passeurs pour la plupart criminels et mafieux. Nous ne tolérons plus les conditions inhumaines et dégradantes de rétention des exilés, tant en Europe qu’en périphérie, Turquie, Libye et Tunisie notamment. 

Nous, citoyennes et citoyens européens, exigeons que les pays européens ouvrent les yeux sur la réalité des faits migratoires dans le monde avec humanité et prennent leur part dans l’accueil des êtres humains en détresse dans le respect des droits humains internationaux. 

Nous, citoyennes et citoyens européens, exigeons que les migrants soient accueillis et accompagnés avec humanité et dans le respect de leur dignité. 

Nous, citoyennes et citoyens européens, demandons que l’UE agisse afin de permettre à tous de rester en paix et en sécurité dans leur pays d’origine. 

Nouvelle Donne agira pour que l’Union européenne mette en oeuvre une politique d’accueil conforme au droit international, une politique solidaire et coordonnée avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (UNHCR). 

Nouvelle Donne fait 10 propositions à court, moyen ou long terme pour un accueil en Europe digne et respectueux des personnes exilées.

Respect des droits humains

  1. Veiller au respect par les États membres du Droit international concernant les demandeurs d’asile et des migrants dits « économiques », avec une attention particulière pour les mineurs non accompagnés (MNA).
  2. Orienter l’action de Frontex vers le sauvetage, notamment en mer dans le strict respect du droit de la mer, ainsi que vers la lutte contre les passeurs, et non pas seulement la sécurisation des frontières.
  3. S’assurer que les droits de l’humain soient respectés dans les centres de rétention, autant sur les territoires des Etats membres qu’à leur périphérie.
  4. Développer des voies légales d’immigration vers les pays de l’Espace Schengen, respectueuses et dignes des droits des personnes et en finir avec l’externalisation de l’accueil, c’est-à-dire la sous-traitance – moyennant des financements européens ou nationaux – de la rétention à la périphérie de l’Union européenne des candidats à l’exil le plus souvent dans des conditions inhumaines et dégradantes.

Coopération renforcée & solidarité européenne

  1. Tendre vers une répartition juste et équitable des migrants, a minima entre pays de l’UE volontaires au sein d’une coopération renforcée. Le Règlement Dublin III selon lequel le pays responsable de l’examen de la demande d’asile est celui par lequel le demandeur est entré sur le sol de l’Union européenne, ainsi que les Accords du Touquet qui reviennent à déplacer la frontière britannique sur les côtes françaises et belges, seront ainsi abrogés. Les réglementations, les procédures d’instruction et les voies de recours des demandeurs d’asile et de titres de séjour seront harmonisées dans le sens de davantage d’humanité en se fondant sur les recommandations d’un « GIEC immigration » et dans le cadre de coopérations renforcées.
  2. Développer, au titre de la solidarité des États membres, des financements européens pour l’hébergement d’urgence, la formation linguistique et professionnelle des exilés pour leur permettre une bonne intégration.

Action à l'échelle mondiale sur les causes de l'exil

  1. Construire un véritable plan de soutien au développement des pays d’origine, notamment en Afrique, au Proche et au Moyen Orient, et négocier des accords solides, solidaires et humanitaires, liés aux départs et aux retours des personnes non éligibles à l’asile ou au séjour.
  2. Renforcer les partenariats mutuellement bénéficiaires avec les pays d’origine qui reçoivent des investissements pour renforcer leurs infrastructures et développer leur économie post-carbone.

Information et lutte contre les idées reçues sur les migrants et les migrations

  1. Inviter les États-membres à informer avec objectivité les Européens sur l’accueil des personnes exilées, par exemple en créant des programmes européens de communication et de jumelage des “villes et villages accueillants” afin de ne pas laisser aux extrêmes droites européennes le monopole du discours et des représentations.
  2. Créer, à l’instar du GIEC, un groupe international d’experts sur les migrations (GIEM) qui aura pour mission de présenter aux instances nationales et internationales – dont l’UE – des analyses objectives et les recommandations adéquates.