Évacuation de la ZAD de Notre Dame des Landes
Pourquoi cette précipitation ? Pourquoi ce déploiement de force ?
Et pourquoi Le Président fait-il son intervention au 13 heures de TF1 ?
Le projet inutile d’aéroport a été abandonné après quelques 10 années d’atermoiements. Que pesaient les quelques mois nécessaires à la mise en place d’un vrai projet collectif comme José Bové l’y avait invité. Pour palier au désistement de l’état qui ne souhaitait pas rester propriétaire des solutions étaient envisageables sur le modèle de Terre de Liens ou sur une entité citoyenne. Un projet alternatif nécessitait du temps. Un peu de temps.
C’est certainement encore possible pour peu que l’objectif du gouvernement soit « de trier le bon grain de l’ivraie ». Alors il sera temps de se remettre à discuter avec les zadistes ayant déposé un projet.
Les zadistes les plus radicaux ont sans doute donné au gouvernement l’occasion de montrer ses muscles. Pas sans l’arrière pensée d’en profiter pour désamorcer des luttes à venir et notamment la plus médiatique, celle des cheminots.
Après avoir montré sa force et sa détermination aux cheminots et aux usagers de la SNCF, il serait alors temps de s’asseoir à la table des négociations … avec la CFDT. Cliver là aussi.
Macron dans les pas de De Gaulle veut être le rempart contre la chienlit.
Qui mieux que le bon peuple du 13 heures de TF1 y serait le plus sensible.
Devant la France éternelle de Pernaud, très rurale, il faudrait peut-être abandonner l’idée du 80km/h sur toutes les routes. Ferme mais compréhensif.
Mais si la visée de l’évacuation de la ZAD était plus sociétale, à savoir mettre au pas ceux qui cherchent s’affranchir des règles du libéralisme économique. Si le déploiement de force était un message à l’ensemble du pays : zadistes, cheminots, retraités, personnels soignants, tous ceux qui n’étant premiers de cordées voudraient néanmoins avoir voix au chapitre. Si l’intervention de jeudi n’était qu’une mise en scène de l’Homme fort, forcément providentiel, à la France qui a peur.
Difficile de lire les intentions du gouvernement tout entier soumis à la volonté Jupitérienne.
Ne condamnant pas par principe.
Nouvelle Donne avec l’Acipa, la principale association anti-aéroport, demandait à l’État de ne pas enclencher le processus des expulsions et de la violence, à un moment où le dialogue s’instaurait entre les composantes du mouvement et la préfecture.

Notre Président est un homme pressé.
Mais si la volonté après cette démonstration de force est d’avancer vers des solutions durables et pacifiques avec tous les habitants de la Zad qui ont un projet de vie, alors ce coup de semonce ne sera qu’un épisode de plus dans la construction de l’iconographie présidentielle.