Par Clément BARAILLA, membre du Conseil citoyen et du Bureau national de Nouvelle Donne
Oui, le droit du travail n’est plus adapté. Oui, notre modèle social doit être repensé.
Parce que quand le taux de chômage s’envole, ce modèle ne concerne plus personne.
La plupart des discours de gauche ou de droite se placent dans une espèce d’éternité suspendue, comme si la nécessité de produire était restée identique, comme si rien n’avait changé. Mais tout a changé.
Un bon homme politique, dans leur microcosme, c’est celui qui vous promet le meilleur taux de croissance et le plus de création d’emplois.
Mais la vérité, c’est qu’on s’en moque.
L’enjeu n’est pas là. L’enjeu n’est pas là pour ceux qui cherchent un emploi, car ils n’en ont pas besoin : ils sont avant tout en recherche d’un moyen de subsister, d’être reconnus, de s’épanouir… Ce que l’emploi ne permet plus : la souffrance au travail augmente, pas le pouvoir d’achat, ni la production de signes de reconnaissance dans les entreprises.
L’enjeu n’est pas là non plus pour l’efficacité économique du pays et de ses entreprises, qui doivent relever le défi de l’agilité et de l’innovation permanente.
Oui, il faut libérer le travail. C’est-à-dire permettre aux gens de choisir la manière dont ils veulent contribuer au progrès social (via par exemple le revenu d’existence et la multiplication de plateformes communes d’échange de biens et services). C’est-à-dire permettre aux entrepreneurs de faire appel à des contributeurs à la fois en termes financiers (via le crowdfunding) et de compétences (via par exemple des “contrats de projet” ou des plateformes collaboratives). C’est-à-dire changer radicalement le mode de management des moyennes et grandes entreprises et de l’État pour le rendre plus performant en l’humanisant (via une transition vers l’agilité et l’intelligence collective, seules à même d’être stratégiquement efficaces dans un environnement de plus en plus rapide et complexe).
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