logo-leplus “La France a cru qu’elle irait mieux en travaillant moins, c’était de fausses idées.” C’est par ces mots qu’Emmanuel Macron s’est exprimé devant les membres du Medef, le 27 août.

Pour Pierre Larrouturou, co-président de Nouvelle Donne, il a tout faux. La dernière provocation d’Emmanuel Macron soulève une vraie question de société. Les gains de productivité, fruits de notre intelligence, vont-ils déboucher sur une précarisation de toute la société ou vont-ils permettre de construire une société d’équilibre et de convivialité ? C’est une question fondamentale à laquelle Nouvelle Donne répond clairement : ce n’est pas au marché de répartir les gains de productivité. Ce n’est pas au marché de décider de nos modes de vie. Depuis 2002, tous les gouvernements ont progressivement “détricoté” les 35 heures. Avec quel résultat ? La dernière enquête de l’Insee indique qu’en France, un salarié à temps plein travaille en moyenne 39,6 heures alors 3.500.000 chômeurs travaillent 0 heure par semaine… Est-ce un “partage du travail” qui convient à Emmanuel Macron ? Faut-il amplifier les inégalités et pousser ceux qui ont un emploi à travailler plus ?

Dans quel pays le “travailler plus” cher à Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron a-t-il fait ses preuves ? N’en déplaise aux néo-libéraux de droite et de gauche, la dérégulation du temps de travail n’a jamais conduit à une augmentation de l’activité mais seulement à une explosion des inégalités. Aux USA, il y a tellement de petits boulots que la durée moyenne du travail – tous emplois confondus – est tombée à 33,7 heures et il y a tellement de chômeurs découragés que le taux d’activité des adultes américains est aujourd’hui inférieur à 63 % !

La révolution de la productivité
Dans tous nos pays, les robots, les ordinateurs et internet ont permis depuis 30 ans une révolution en terme de productivité : on produit nettement plus avec moins de travail. Cela devrait être une bonne nouvelle mais, hélas, cette révolution, au lieu de profiter à tous, amène à un niveau de chômage et de précarité insupportable. Les seuls gagnants ? Les actionnaires !

Quand il y a des millions de chômeurs et de précaires, quel salarié peut demander une augmentation de salaire ? La peur du chômage est dans toutes les têtes. Dans beaucoup d’entreprises, la négociation se résume à un “Si tu n’es pas content, va voir ailleurs”. De ce fait, dans tous nos pays les salaires stagnent et les dividendes explosent (+ 30 % en France en un an. Record d’Europe !).

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