Quelles surprises 2017 est-elle en train de concocter pour la gauche française ? L’attention est à son comble : ce soir voit l’achèvement de la primaire de la Belle-Alliance Populaire. On nous dit que Benoît Hamon a su construire un projet fort et cohérent en canalisant les attentes des déçus du hollandisme. On nous répète que le programme de Benoît Hamon est un concentré du programme de Nouvelle Donne. Nous nous en réjouissons : le programme que nous avons élaboré est véritablement citoyen ; il a été co-construit avec les acteurs de la société civile. Les propositions que nous avons avancées ne nous appartiennent pas et l’essence même de la politique est d’élaborer une stratégie pour faire gagner du terrain à ses idées sur le terrain politique.
Pourtant, je suis convaincu que ce qui se déroule devant nos yeux n’est qu’un simple numéro auquel le Parti Socialiste nous a depuis longtemps habitué. Benoît Hamon a-t-il protesté contre les 30 milliards donnés sans contreparties à la demande du MEDEF ? N’est-il pas, avec Arnaud Montebourg, l’un des deux alliés qui ont permis à Manuel Valls de prendre la place de Jean-Marc Ayrault quand celui ci voulait enfin lancer une réforme fiscale s’inspirant des travaux de Piketty ? A-t-il quitté le gouvernement quand Valls a été nommé Premier Ministre ? Non. Bien au contraire ! Il a même reçu une promotion pour services rendus et est devenu l’un des Ministres les plus importants de l’équipe gouvernementale.
Je comprends très bien tous mes amis qui ont voté Hamon pour éviter Valls. Ce choix tactique se comprend. Mais je suis convaincu qu’il n’est pas possible d’engager de nouvelles politiques publiques de développement écologique et social sans un renouvellement des pratiques politiques. Or Benoît Hamon, comme son directeur de campagne et nombre de ses proches ont intériorisé les comportements internes caractéristiques du parti socialiste : à la fois conseiller régional, mais aussi député de la nation, il plaide pour un renouvellement démocratique en étant lui-même cumulard. Pour gagner contre Valls, Hamon a, consciemment ou non, largement pioché dans le projet de Nouvelle Donne. Il a bien fait et nous nous réjouissons que des pans entiers de notre programme que nous défendons depuis des mois se trouvent à la lumière des projecteurs. Mais comme à chaque fois, en parvenant au pouvoir, le PS négligera son socle programmatique et poursuivra dans les mêmes politiques économiques qui nous conduisent droit vers l’impasse. Ne l’oublions pas : l’espoir que peuvent ressentir les électeurs qui font le choix de Benoît Hamon est le même espoir qui animait la campagne du candidat Hollande. Avec le résultat que nous connaissons aujourd’hui.
L’activité de cette page va reprendre. Un nouveau Bureau National a été élu. Quels sont nos objectifs ? Montrer qu’il est possible de faire de la politique autrement, en présentant des candidats aux élections législatives et en allant à la rencontre des maires ruraux pour la recherche des 500 signatures, conformément à la volonté de nos adhérents. L’activité de cette page illustrera l’état d’esprit de Nouvelle Donne : rencontrer les Français sur le terrain, créer le débat (nous ne doutons pas qu’il reprendra dès la parution de ce post) en partageant des articles de presse, des vidéos, des essais et enfin mener une action politique concrète sur le terrain.
Oui, nous continuerons à alimenter le débat public par la clarté, l’audace et la crédibilité de nos propositions. Tout cela ne serait pas possible sans l’extraordinaire volonté de nos adhérents qui, malgré toutes les difficultés, sont encore parmi-nous aujourd’hui, et que nous remercions aujourd’hui.
A très vite.
Nathan Burlon, étudiant en histoire et science politique à Paris-1 Panthéon-Sorbonne, militant à Nouvelle Donne depuis trois ans et membre du Bureau National nouvellement élu.
Bonsoir.
Je suis bien d’accord avec l’indispensable renouveau de la démocratie. Mais soyons réalistes : obtenir des députés Nouvelle Donne serait-il possible en cas de président de droite ou d’extrème-droite ? Ne faut-il pas commencer par un dialogue clair avec B.Hamon ? Le nouveau Bureau National ira-t’il dans ce sens ?
Car empêcher Hamon d’être le nouveau président va maintenir la démocratie (de la gauche comme de ND) sous l’étouffoir. Au contraire, il faudrait qu’il inclue publiquement ND dans la construction du renouveau.
Mille fois d’accord. Les idées de nouvelle donne ont largement essaimé dans le contenu des programmes des autres candidats de gauche. la frontiere est clairement tracée entre la vraie gauche et les sociaux-liberaux. Nouvelle donne doit contribuer à la constitution d un véritable bloc de gauche car c est ce qu attendent desesperement les gens. Cette alliance est la possibilité d influencer les orientations, et également d avoir enfin des élus nationaux dans nos rangs. Nouvelle donne doit prospérer au sein d une gauche qui se redessine et devenir un modèle des pratiques politiques de demain.