A l’occasion de la consultation publique lancée par la Commission européenne en vue de la révision de la directive sur le temps de travail, la députée européenne virtuelle de Nouvelle Donne Nadia D. invite chacune et chacun à participer à cette exercice. Voici son communiqué :

La Commission européenne a ouvert  une consultation publique  à laquelle tout citoyen, association, organisation syndicale, parti politique peut répondre pour s’exprimer sur la révision de la directive sur le temps de travail. En effet, l‘obligation de promouvoir le progrès social est inscrite dans le Traité de l’Union européenne ; le traité de Rome prévoit que le Conseil doit arrêter, par voie de directive, des prescriptions minimales visant à promouvoir l’amélioration du milieu du travail, afin de garantir un meilleur niveau de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs.

Sous l’impulsion de certain États-membres de l’UE, le signal de départ a été donné pour une poursuite de la dérégulation du droit de travail,  au nom de la soi-disant nécessité du renforcement de la compétitivité des entreprises et d’une prétendue volonté  de ne pas limiter la « liberté » des travailleurs qui souhaiteraient travailler plus de 48 heures par semaine.

De notre participation à cette consultation dépendra la vigilance de la Commission européenne contre toute régression sociale.

Sur cette question du temps de travail, la position de Nouvelle Donne est claire : je rappelle tout d’abord que le temps de travail est du temps de vie. La question de l’équilibre vie familiale/vie professionnelle ainsi que celle de l’égalité femmes/hommes sont également intimement liées à la question du temps de travail. Alors que le temps de travail des salariés à temps plein (en majorité masculins) ne diminue plus depuis des décennies, la moyenne des heures de travail hebdomadaire des salariés à temps partiel (en majorité féminins) continue de baisser. Au lieu d’une approche émancipatrice, d’un vrai « équilibre vie/travail », cette évolution nous ramène au modèle conservateur de la famille dans lequel les revenus de la femme ne sont par ailleurs qu’un appoint.

Il faut également se souvenir que la politique de régulation du temps de travail est aussi une politique de l’emploi. Il est totalement inepte de faire travailler des millions d’individus plus de 40 heures par semaine tandis que des millions d’autres sont condamnés à ne pas travailler du tout. Les gains de productivité apportés par les robots et l’informatique ces dernières décennies sont énormes. Il est essentiel de partager le travail de manière équitable au sein de la population active, ce qui permettra d’autant de limiter les burn-out et autres risques psycho-sociaux.

Alors  que dans l’UE, plus de 24 millions de personnes sont au chômage, que près de 85 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté et que près de 60 %  des emplois nouvellement créés  sont des emplois à temps partiel et précaires, la régulation du temps de travail devrait apparaître comme une évidence. La régulation du temps de travail demeure le meilleur moyen pour combattre le chômage de masse.

Au bout du compte, peut être que tout ceci a pour but d’initier un rapprochement, si ce n’est un nivellement par le bas, du droit du travail, des deux côtés de l’Atlantique dans l’attente du grand marché transatlantique en cours de négociation… Il nous faut donc être vigilants !

Je vous invite donc tous à répondre à cette consultation publique qui prend fin le 15 mars. Pour vous aider, vous trouverez toutes les analyses de Nouvelle Donne relatives au travail ici et je vous propose aussi des réponses-types.

Du travail pour tous et respectant la dignité humaine, un salaire juste, une protection soutenable et durable du travail et de la santé : voilà ce qui doit constituer le nouveau modèle social européen.