[vc_row][vc_column width=”1/1″][vc_column_text]Le 5 juillet 2015, les Grecs ont répondu « non » à plus de 61 % au référendum qui leur était soumis ; le 13 juillet, un accord a pourtant été signé, particulièrement dur pour la Grèce et qualifié par beaucoup de « toxique ». Entre ces deux événements, les militants Nouvelle Donne de Bordeaux ont voulu réfléchir ensemble à cette crise. C’est le moment de soutenir une autre construction européenne. Nous avons eu l’occasion de dire, pendant la campagne des élections européennes de 2014, quelles valeurs et propositions nous motivaient. Un certain nombre d’entre elles font écho à la crise actuelle. Nous publions, sans le modifier, le texte que nous avons rédigé collectivement le 9 juillet.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width=”1/1″][vc_column_text]La « crise », à l’origine, est le moment de choisir (krinein) drapeaux-grec-europen-300x204nécessairemententre une détérioration et une amélioration. Cette amélioration de la situation européenne ne se fera pas sans la reprise en main par les citoyens de leur destin. La décision souveraine des Grecs peut être, à nos yeux, l’amorce d’une défaite de la pensée néo-libérale dominante depuis que Thatcher et Reagan ont réussi à l’imposer dans les esprits des dirigeants et des experts. Il est donc important de montrer que le refus du Plan d’accord de la Troïka n’est pas un refus de la construction européenne, ni de la participation à la zone Euro. Mais c’est une demande pour revoir les règles communes.

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width=”1/1″][vc_column_text]On nous fait croire depuis de longues années que l’économie serait un espace d’interrelations qui possèderait des lois indiscutables, inaltérables, en dehors de la société qui la porte. Et que ce serait à cette dernière de s’adapter à ces lois économiques quasiment transcendantales. Il est temps de rompre avec ces croyances et ces manipulations intellectuelles. Écoutons Karl Polanyi : il faut « réencastrer » l’économie dans la société, en faire un objet parmi d’autres de notre réflexion sur un nouveau contrat social, un « New Deal », une « Nouvelle Donne ».

Les Grecs ont à juste titre voulu faire partie de l’aventure européenne. Ils ont été acceptés en toute connaissance de cause dès 1981, notamment avec les incertitudes liées à un État démocratique jeune, marqué par une histoire difficile au xxe siècle, et des imperfections tant structurelles (système fiscal immature) que politiques (notamment avec un poids des dépenses en armement surdimensionné). C’est aussi en toute connaissance de cause qu’ils ont été acceptés dans la zone Euro dès janvier 2001. Certes, dans les difficultés actuelles, ils ont leur part de responsabilité : la démocratie ne peut fonctionner seulement de temps en temps et, peuple libre, les Grecs sont aussi responsables de leur fonctionnement étatique. Mais ce serait mentir que d’oublier les règles de fonctionnement aberrantes de la Zone euro : l’ordo-libéralisme imposé par les Allemands lors de la création de l’Euro, en échange du « sacrifice » du Deutschmark, est une façon de corseter les peuples.

Les Grecs, comme les autres, ont dû passer sous les fourches caudines de la BCE et du FMI. Ces institutions, non démocratiques, ont pu imposer des règles à l’encontre de toute logique à court, moyen et long termes : à court terme car les populations furent prises à la gorge par la disparition des services sociaux ; à moyen terme, car l’économie réelle, qui devrait être le moteur initial des décisions économiques (et non la sauvegarde coûte que coûte du monde de la finance sauvage), est oubliée et sacrifiée pour les remboursements des grandes banques ; à long terme car un peuple asphyxié ne peut de toute façon pas rembourser la moindre dette. Il est désormais prouvé par la réalité et admis par tous – y compris le FMI ! – que les mesures d’austérité imposées par la Troïka ont aggravé la dette et les difficultés.

On s’est étonné, plus qu’on ne s’est inquiété, de la montée en puissance d’Aube Dorée, parti néo-nazi. La victoire de Syriza a quasiment fait oublier l’existence de ce danger dans une Europe où les extrêmes-droites se renforcent un peu partout. Les décisions de la Troïka ne peuvent pas être détachées de cette évolution. Nous devons être conscients qu’un peuple ne se laisse pas martyriser sans réagir. La destruction du lien social pousse les plus fragiles (psychologiquement, socialement, intellectuellement, économiquement…) vers le refus violent de la solidarité, de l’égalité, des droits de l’homme, et vers l’extrême-droite. Plus la crise est forte, plus s’abaisse le seuil où les gens fragilisés basculent vers ces idéologies de substitution au contrat social initial.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width=”1/1″][vc_text_separator title_align=”separator_align_center” color=”grey”][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width=”1/1″][vc_column_text]

Quelles solutions pour dépasser cette crise ?

À Nouvelle Donne, notre réflexion nous conduit à proposer sept priorités.

1. Le choix du peuple grec doit être respecté. Il serait grave de pervertir le sens de sa réponse : il faut une solution qui lui permette de rester dans la zone Euro. (Alain Juppé a fait une erreur en jetant de l’huile surLogo Nouvelle Donne Bordeaux le feu. Il voulait en fait montrer aux autres peuples européens que toute remise en cause de l’ordre financier et économique actuels était impossible et devait être sanctionnée par une expulsion de la zone.)

2. La dette publique doit être restructurée de manière à être soutenable et à ne plus étrangler la reprise de l’économie réelle.

3. Nous demandons un moratoire et un abandon de créance égal au montant des intérêts déjà payés par la Grèce sur les 203 milliards d’euros d’emprunts contractés pour rembourser les grandes banques de l’Union européenne.

4. Nous insistons sur l’importance de négocier et mettre en œuvre rapidement un Traité social européen, notamment pour ne plus mettre les peuples en concurrence entre eux.

5. Une réforme fiscale européenne doit être mise en place pour cesser la course au moins-disant fiscal concernant les impôts sur les entreprises. Il faut le décider maintenant car cela ne se fera pas en un instant.

6. L’économie réelle doit être relancée rapidement à l’échelle du continent, et la lutte contre le chômage doit être une priorité de l’UE et de la BCE. Certaines propositions du « plan d’urgence pour la France » vont dans ce sens (notamment laséparation des banques et les 1000 milliards pour le climat).

7. Le Parlement européen, seul organisme démocratiquement élu et représentant les intérêts du peuple européen, doit être associé aux discussions politiques qui permettront de dépasser cette crise.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width=”1/1″][vc_column_text]

Texte collaboratif, rédigé le 9 juillet 2015 par le Comité territorial Nouvelle Donne Bordeaux-centre.

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