De nombreuses voix – dont Nouvelle Donne – craignaient que l’appel d’offres lancé par le gouvernement pour la gestion du service 3919 entraine une disparition de ce numéro dédié aux femmes. La ministre Élisabeth Moreno a annoncé lundi 25 janvier que le gouvernement suspend l’appel d’offres et va réexaminer la procédure en cause. En contact avec la FNSF, Nouvelle Donne reste vigilant.

Voici le communiqué de Nouvelle Donne en date du 21 janvier 2021 :

Nouvelle Donne appelle le gouvernement à retirer son projet et à concéder en « délégation de service public » cette activité à la FNSF (Fédération Nationale Solidarité Femmes) et à son réseau d’associations pour en assurer la pérennité et permettre le développement de ses ressources et services. Il en va de la santé physique et morale d’une partie de la population, que nous n’avons pas le droit d’abandonner à son triste sort.

La ligne d’écoute et d’orientation pour les femmes victimes de violences, largement connue par son numéro d’appel 3919, est en passe de se voir déstabilisée et remise en cause en raison d’une décision totalement inadaptée du Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le réseau Solidarité Femmes a créé en 1992 une permanence téléphonique (devenue le 3919), palliant l’absence de prise en compte de ce problème par la puissance publique. Puis la FNSF a pris le relais en groupant 73 associations d’aide et de soutien aux femmes, ce qui leur a notamment permis de faire face à l’explosion des appels pendant le confinement (3,5 fois plus).

Le financement de ce réseau d’assistance est assuré à 80 % par l’État et complété par le mécénat, ce qui lui donne son indépendance et lui permet de s’organiser et de fonctionner sur des critères humains, et non de rentabilité financière.

Or, l’initiative du gouvernement a consisté à lancer un appel d’offres pour la gestion de cette activité, dans l’objectif très probable de se débarrasser à terme d’une partie de la charge financière correspondante. Ce faisant, il la met sous le coup des obligations légales relatives aux marchés publics et à la mise en concurrence des prestataires. Cela entraînera forcément, via les critères de sélection, des mesures d’économies de fonctionnement et de rentabilité, dont les conséquences risquent fort d’être désastreuses pour ce service aux femmes.

Nous n’imaginons pas que le gouvernement puisse maintenir une décision qui conduira à limiter le temps d’appel, comme sur les plateformes commerciales de service après-vente, à employer des personnes mal payées et mal formées, voire moins acquises à cette cause essentielle que les bénévoles et permanent.e.s des associations impliquées, et à dégrader le soutien actuellement fourni, en perdant notamment ce repère salutaire qu’est le numéro 3919.

Nous appelons toutes les personnes et toutes les organisations soucieuses de lutter contre les violences familiales à se joindre à cet appel.

Pour le lien vers le communiqué du 21 janvier 2021, cliquez ici.

Pour l’article contre la mise en concurrence du 3919, cliquez ici.

Pour la tribune d’appel à la mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles, cliquez ici.