Un débat moins convenu où le réel est parvenu à s’imposer

Le débat télévisuel du mardi 4 avril, organisé par les chaînes d’information en continu, réunissant les 11 candidats qualifiés à l’élection présidentielle, fut particulièrement intéressant dans la mesure où il a permis par la confrontation entre les 5 « grands » candidats et les 6 autres postulants de faire émerger des thématiques pas toujours suffisamment abordées, et de contraindre les grands candidats à se colleter à une irruption de la réalité de la vie des français.

L’ambiance moins feutrée que lors du premier débat télévisé réunissant seulement les 5 grands candidats, a donné lieu à des scènes que l’on voit trop rarement à la télévision ;  Philippe POUTOU, candidat du NPA, évoquant les affaires judiciaires de François FILLON et de Marine LE PEN, et contraignant ces derniers à devoir se justifier en direct. POUTOU, encore, exprimant son exaspération et son dégoût devant des pratiques dévoyées de l’utilisation de l’argent public, donnait à entendre le ressentiment d’une grande majorité de nos concitoyens depuis plusieurs semaines.

Fini l’esprit de connivence qui présidait au dernier débat ; L’emploi et l’échec de la lutte contre le chômage ont été évoqués en même temps que  le vécu des travailleurs français et leur colère quand des entreprises délocalisent leurs productions pour maximiser leurs profits. Les formules de François FILLON  vantant la liberté qu’il souhaite accorder aux entreprises et celles d’Emmanuel MACRON, dans la même veine, qui parlait lui, de simplifier le code du travail… les faisaient clairement apparaître  comme des libéraux peu soucieux des réalités du monde du travail, peu novateurs aussi assurément car ils promettent de continuer avec les mêmes  recettes qui n’ont pas permis de vaincre le chômage de masse et ont contribué à détériorer les conditions de travail des salariés. Ces deux derniers candidats ont été contraints d’assumer leurs bilans et leurs échecs et n’ont pas pu, pour une fois, s’exonérer de la faillite actuelle.

A gauche, des candidats comme Benoît HAMON et Jean-luc MÉLENCHON ont été contraints de détailler davantage leurs programmes et d’expliciter leurs divergences sur l’Europe notamment.

Jean LASALLE s’est fait  porte parole des agriculteurs en évoquant les difficultés de ces derniers, il a évoqué les petites communes et plaidé pour qu’on arrête de faire des intercommunalités gigantesques qui ne répondent pas aux attentes des citoyens.

Le thème des services publics  a été bien abordé par Benoît HAMON et Jean-luc MÉLENCHON  qui ont dit l’importance de ces services rendus aux Français notamment pour lutter contre les inégalités sociales croissantes qui frappent notre pays ; lorsque François FILLON, interrogé sur ce sujet, a évoqué le problème de la dette, sous entendant que le maintien de ces services publics n’était plus possible en raison de cette même dette, Benoît HAMON a vanté le travail accompli par les enseignants, les soignants….a affirmé que les fonctionnaires par leur travail avaient permis de soutenir le pays durant la crise et a demandé au candidat de LR d’expliciter quelle catégorie de fonctionnaires il souhaitait supprimer. Le candidat de la France insoumise s’est emporté contre cette dette qui devra selon lui être supprimée.

François ASSELINEAU, candidat UPR, souhaitant mettre en œuvre le Frexit, c’est-à-dire sortir la France de l’union européenne a contraint les autres candidats à expliciter leur positionnement économique par rapport à l’Allemagne.