Le vote du projet de loi « contre l’immigration » ce 19 décembre par toutes les droites de l’Assemblée nationale bafoue nos valeurs humanistes. Son application va jeter dans la précarité et le désarroi de nombreux étrangers vivant en France.

Ce texte est qualifié de « dur » dans les médias. C’est en réalité un texte déshonorant qui méprise les principes d’égalité et de dignité humaine. Inspiré par l’extrême droite, défendu par les LR, soutenu par plus des trois quarts des députés de la majorité présidentielle, ce texte a été voté par ces trois blocs réunis. Sauf à être invalidé par le Conseil constitutionnel, il instaure la préférence nationale, la déchéance de nationalité et le délit de séjour irrégulier. Il restreint le droit d’asile, ainsi que les droits à la santé, à l’hébergement et à la protection de l’enfance pour les étrangers. Il introduit aussi de nombreux obstacles pour décourager la venue des étudiants étrangers en France.

La majorité présidentielle avait été élue en juin 2022 sur la promesse du barrage contre l’extrême droite. Le texte voté en décembre 2023, présentant l’étranger comme une menace pour la France, fait exploser les digues et laisse libre cours à la xénophobie.

Une réaction en chaîne qui ouvre une crise politique et impose une réflexion sur nos institutions
Ce résultat découle du choix d’un homme seul, le Président de la République, qui a refusé le retrait du texte malgré l’émoi suscité dans ses rangs. Ce jusqu’au-boutisme a laissé la main aux sénateurs LR qui ont repris des positions issues du RN. Ce vote a provoqué un sursaut à gauche et doit amener à une réaction solide et concertée.

Les nouveaux équilibres sont désormais visibles. Le Président de la République, sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, n’a pas la main. L’Assemblée nationale et le Sénat penchent à droite et à l’extrême droite, entraînant notre pays vers la xénophobie et l’indignité.

C’est pourquoi Nouvelle Donne se joint à l’appel de toutes les organisations politiques, syndicales, associatives et de tous les citoyennes et citoyens qui ne se reconnaissent pas dans cette décision à se rassembler pour entrer en résistance face à cette attaque contre les principes humanistes et universalistes de notre République. C’est toutes et tous ensemble que nous construirons une société inclusive fondée sur la justice sociale et la fraternité.