Le débat présidentiel est embourbé, entre une droite délinquante, une extrême droite agressive, un « centre » social libéral et une gauche divisée…

81 % des Français se disent déçus par la campagne. Le Président des Maires ruraux écrit : « J -60 avant le premier tour : on a le choix entre un programme nébuleux, un programme rétrograde et un programme utopique. Marianne réveille toi ! ». Le Monde de ce mercredi s’inquiète : …des scandales à répétition et « aucun débat de fond… Marine Le Pen a un boulevard devant elle ».
Il y a de quoi s’inquiéter mais l’histoire n’est pas écrite. L’heure du vote n’a pas encore sonné : nous n’en sommes qu’au débat !

Comme vous, nous n’avons aucune envie de laisser la droite ou l’extrême droite triompher. Comme vous, nous sommes impatients de voir une vraie gauche arriver enfin au pouvoir. Voilà pourquoi, depuis un an, Nouvelle donne appelle au rassemblement.

Aucune ambiguïté :
1. Si le rassemblement se dessine dans les prochaines semaines, nous y participerons. Mais pour pouvoir y participer, il faut d’abord être visible en tant que Nouvelle Donne, avec toute la force de nos propositions. Nous devons continuer de crédibiliser l’alternative.

2. En l’absence de rassemblement, mais si un candidat de gauche a des chances de se qualifier au second tour, nous ne prendrons aucun risque : nous nous retirerons. Nous n’avons jamais joué contre notre camp.

Grâce à Benoit HAMON, mais aussi grâce à Alternatiba, au collectif Roosevelt, à Nouvelle Donne, au film DEMAIN et à des milliers de citoyens actifs…, le débat public porte enfin sur les vrais enjeux et en particulier sur les limites de la croissance, sur notre rapport au travail, sur le lien entre revenu et travail… C’est un vrai progrès. C’est mieux, nettement mieux que le Burkini et “notre retard de compétitivité”…. mais cela ne suffit pas pour gagner.

Le trio Mélenchon-Jadot-Hamon a bien du mal à trouver un terrain d’entente et une candidature commune. Certaines propositions de l’un sont inacceptables par les autres (sur l’Europe, par exemple), certaines de leurs alliances naturelles paraissent infâmantes à d’autres, … Si le socle commun des idées s’élargit, le rassemblement n’est pas encore mûr.
Pour rassembler la gauche et pour avoir une chance de gagner, il manque encore un projet à la fois ambitieux et concret. C’est pour cela qu’aucun candidat n’arrive vraiment à « décoller » et à imposer le rassemblement.
Soyons clair : il est fondamental de dessiner un « futur désirable ». Il est fondamental de rompre avec l’économisme triomphant, fondamental d’ouvrir des pistes nouvelles et de casser des tabous… Mais il est fondamental aussi de convaincre une majorité de citoyens qu’on apporte des solutions efficaces pour répondre à leurs préoccupations d’aujourd’hui.
C’est en cela que Nouvelle Donne peut être utile en mettant dans le débat public des solutions concrètes largement compatibles avec les projets des autres candidats.

Quelle que soit notre impatience, bien compréhensible, il paraît essentiel de ne pas mettre la charrue avant les bœufs : choisir dès à présent de soutenir Hamon ou Mélenchon, ce serait contribuer à la division et renoncer à notre fonction propre. Nous sommes Nouvelle Donne, avec un programme structuré, cohérent, fort et original. L’heure est encore à l’échange d’idées et nos idées sont importantes.

L’heure des alliances, des compromis viendra peut-être si elle est utile pour faire gagner la gauche, mais ne refusons pas de nous atteler au travail fondamental des idées, de la bataille culturelle qu’il faut lancer clairement (sur la RTT comme sur d’autres sujets) si l’on veut gagner. Ne brulons pas cette étape. Ce serait dramatique.

Et les élections législatives ?
Il doit être clair pour chacun de nous que nous avons un message à porter. Nous devons le porter aussi fort que possible. Ce message ne souffre pas de compromis : il est cohérent et entier. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, nous abriter derrière d’autres partis ou d’autres formations. Nous devons y aller avec nos forces.

Nous avons été contactés par d’autres mouvements qui nous proposent de construire un « archipel citoyen » ou « groupement d’intérêt électoral », un accord technique avec un mouvement ayant des idées proches, qui permet de surmonter certaines contraintes (celle des 50 circonscriptions par exemple). Nous ne sommes évidemment pas fermés au dialogue et donnerons toutes les informations utiles aux adhérents si tel ou tel projet se précise mais nous devons aller aux législatives avec nos convictions, sans céder !

Courage : la route est longue mais la lumière est toujours au bout du tunnel et l’avenir est toujours devant.

Bien amicalement
Anne Hessel