Nous sommes en 2016 et nous disons stop.

Nous sommes en France.

Un-e citoyen-ne sur deux est une femme.

Dans les instances qui nous gouvernent, des victimes ont parlé mais le silence a englouti leurs mots. Comment ces paroles auraient-elles pu le percer ? Quand certains les qualifient “d’histoires de bonnes femmes”, quand on pense qu’il ne s’agit là que d’un peu d’humour… Quand Bernard Roman demande à Marisol Touraine : «Tu connais la différence entre une minute de sodomie et une minute de fellation? t’as deux minutes ? », c’est tellement drôle… Oui, c’est vrai qu’une telle proposition est à mourir de rire. Surtout quand elle est répétée. C’est vrai qu’on ne se sent pas menacé-e, on se sent juste un peu considéré-e comme un morceau de viande. Et puis, c’est vrai ça, qu’il est agréable d’être touché-e par des personnes qu’on ne connaît que peu ou mal, qu’il est plaisant d’être embrassé-e de force par un homme qui a le pouvoir de détruire votre emploi, votre carrière. Comment ne pas vivre dans la peur ?

Ces comportements, ces mots ne sont plus tolérables. Il y a eu “l’affaire DSK”. Il y a eu Georges Tron. Une ministre a été sifflée au milieu de l’Hémicycle. Des journalistes ont dénoncé ces comportements, ce fonctionnement, il y a déjà un an. Des élues l’ont révélé au sujet de Denis Baupin. D’anciennes ministres le disent à nouveau. Mais du côté des dirigeants de partis ou de grandes organisations, c’est le silence qui prévaut… Personne n’a donc rien à en dire ?

Assez des sinistres “troussages de domestiques”, assez de la banalisation, assez de prétendre que « ce n’est pas si grave », assez de penser que la moitié de l’humanité peut être malmenée verbalement et physiquement sans conséquence.

Quand un élu comme Denis Baupin abuse de sa position, comment supporter qu’il soit encore député ? Comment supporter qu’il soit un représentant du peuple ? Est-ce vraiment la représentation que nous souhaitons ?

Femmes, hommes, nous ne garderons pas le silence. Nouvelle Donne ne gardera pas le silence et encouragera chacun-e à lutter contre ces violences.

L’heure n’est plus aux leçons de morale, mais à l’action !

Comment ? Par des solutions que proposent déjà de nombreux collectifs et associations !

Certaines actions immédiates doivent être entreprises :

  • Appliquer sans concession la loi du 6 août 2012 qui punit de deux ans de prison le harcèlement sexuel et le harcèlement moral à base de sexisme ;
  • Etendre les délais de prescription, actuellement de trois ans pour les victimes majeures,
  • Diffuser largement auprès du grand public les numéros d’appel mis en place pour les victimes ;
  • Autoriser les associations à porter plainte à la place des victimes ;
  • Développer des systèmes d’alerte pour mieux protéger les salariées ;
  • Imposer aux partis politiques les mêmes règles que pour les entreprises où les employeurs sont tenus de sanctionner tout salarié reconnu coupable de violences sexuelles,

Si toutes ces actions sont importantes, il est nécessaire également d’agir en amont !

  • Renforcer la formation des professionnels-les de la santé en matière de violences sexuelles, notamment la médecine du travail ;
  • Développer la formation des inspecteurs-trices du travail, mais aussi de tous les acteurs-trices de la justice et du droit, policiers-ères et magistrats ;
  • Sensibiliser dès le plus jeune âge à l’égalité femmes / hommes pour déconstruire la culture de la domination, et ainsi retourner la peur du côté des harceleurs.

Nous ne devons plus accepter ces paroles qui abiment et ces gestes qui meurtrissent dans la chair.

Femmes, hommes, reprenons la main et ne restons pas silencieux-ses !

Commission Egalité des Genres de Nouvelle Donne

commission-genres@nouvelledonne.fr

Vous avez des suggestions ? N’hésitez pas à nous écrire !