Murielle Penicaud, ministre du travail, et Edouard Philippe, premier ministre, veulent améliorer les chiffres de l’emploi en durcissant l’accès au droit aux allocations chômage. Heureusement, cette fois, tous les syndicats s’opposent fermement à cette politique qui demande encore plus à ceux qui ont déjà moins.

 

La réduction du temps de travail : une solution transformée en tabou

Le slogan “travailler plus pour gagner plus” d’un certain Nicolas Sarkozy a tenté d’arrêter 170 ans de réduction du temps de travail. L’idéologie néolibérale a transformé les 35 heures des lois Aubry et les 32 heure de la Loi Robien en boucs émissaires des désindustrialisations. La réduction du temps de travail est devenue un tabou du paysage politique, au point que les syndicats ne s’offusquent plus des défiscalisations et de la désocialisation des heures supplémentaires, qui rendent plus difficile encore l’accès des chômeurs et des précaires à un emploi stable. En guise d’argument, le Medef évoque la réelle difficulté de certains secteurs à pourvoir 300 000 emplois, alors que les chômeurs sont 20 fois plus nombreux. Les formations qualifiantes des personnes les plus éloignées de l’emploi sont nécessaires, mais ne suffiront pas.

Pour réduire le chômage, le gouvernement supprime les chômeurs 

La France, pays des droits de l’Homme, sixième puissance économique mondiale, attractive pour les investisseurs étrangers, s’accommode d’un chômage de masse structurel. Non que les Français travaillent moins, car la productivité et la moyenne du temps de travail (34h70 tous temps confondus) sont plutôt plus élevées qu’ailleurs. Comme les autres pays industrialisés, elle tente de cacher sa sous-activité en glissant ses chômeurs sous le tapis. Dans sa gestion politique façon patron du Cac-40, le Président Macron, élu  “et de droite et de gauche”, continue en fait de privilégier l’élite, les diplômés, les plus performants, les premiers de cordée. Et pour réduire les coûts de cette politique de classe, il tente de faire disparaître les exclus. 

Dans la concurrence mondiale et intra-européenne, le taux de chômage est devenu un indicateur de la santé du pays. Alors que les médias ne parlent que des trois millions de chômeurs en catégorie A et omettent les trois autres millions de personnes en recherche d’emploi, le gouvernement s’attache ici à faire baisser la température affichée par le thermomètre en réduisant le nombre d’inscrits à Pôle emploi. 

Pour en finir avec le chômage, la semaine de 4 jours, c’est possible et ça marche ! 

Nouvelle Donne le répète depuis six ans : la collectivité publique a pour première fonction d’offrir le cadre permettant à chacun de développer ses potentialités en accédant à un travail rémunérateur, et d’agir dans l’intérêt général. Pour cela, les partenaires sociaux doivent convenir des temps de travail, des modalités de formation, des droits à la retraite, en fonction des besoins, qui évoluent avec les progrès de la technologie. Nous condamnons fermement la politique d’escamotage des chômeurs menée par le gouvernement actuel, et nous préconisons que la gauche tout entière se fixe comme priorité la possibilité pour chacun de vivre de son travail (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article 23). Nous devons ensemble instaurer une règle d’or visant à un chômage inférieur à 5%. Pour y parvenir rapidement, la réalité d’aujourd’hui nécessite d’instaurer la semaine de 4 jours sans baisse de salaire, mais avec une suppression des cotisations chômage sous condition d’embauche. Autrement dit : il faut que ceux qui ont un emploi travaillent moins pour que davantage de personnes puissent travailler et donc cotiser. Pour en finir avec le chômage, c’est possible et ça marche !

Texte de Jacques Pinchard