Que diriez-vous d’un patron d’une grande entreprise qui vendrait à la concurrence les activités très rentables d’une de ses filiales pour ne garder que les activités coûteuses et complexes? Probablement, vous vous demanderiez «POUR QUI, en réalité, travaille ce dirigeant?»

…Eh bien, c’est exactement ce que propose le gouvernement d’Emmanuel Macron à propos de l’entreprise française ADP (Aéroports de Paris), l’un des plus grands groupes mondiaux d’exploitation aéroportuaire qui gère en France les deux plus grands aéroports français (Charles De Gaulle et Orly) et bien d’autres à l’étranger. De plus, ADP est une entreprise experte en ce domaine, sollicitée dans le monde entier et extrêmement rentable (610 Millions € de bénéfices en 2018), et qui redistribue à ses actionnaires, dont l’État français (à 50,6%), des dividendes annuels très conséquents (173 Millions € en 2018). Vendre cette entreprise à des groupes privés, c’est leur faire un cadeau en visant un gain modeste immédiat au détriment d’une rente indéfinie, exactement ce qu’on appelle «tuer la poule aux œufs d’or».

Ce projet en dépit du bon sens s’inscrit dans la ligne gouvernementale actuelle de cession au privé de tout ce qui peut faire gagner encore plus aux plus riches en privant la collectivité de ressources qui permettraient de financer des mesures sociales ou des actions de soutien économique et de transition écologique. Comment comprendre que ces dirigeants nous reprochent «un pognon de dingue» pour des mesures qui parfois coûtent moins que la rente qu’ils veulent céder?

ADP est un patrimoine collectif qui soulage le budget de l’État en assurant un service public aux multiples facettes (gestion de patrimoine, soutien à l’économie du tourisme, assurance d’un haut niveau de sécurité et de sûreté, recherche et développement soutenus vers une mobilité plus écologique…). Avec la privatisation d’ADP, le gouvernement poursuit le démantèlement systématique des services publics…Nouvelle Donne appelle tous les citoyens à refuser cette gabegie en ajoutant leur signature à la demande de Référendum d’Initiative Partagée sur la privatisation du groupe Aéroports de Paris (www.referendum.interieur.gouv.fr). Le gouvernement ne fait évidemment aucune promotion de cette démarche citoyenne et ne donne aucune explication pour en faciliter la signature.

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Texte de Denis Louviot