Nouvelle Donne demande que la France et l’Union européenne s’engagent pour un accueil digne des Afghanes et des Afghans en danger, et au-delà pour un accueil digne de tous les migrants dont la vie est menacée.

Au lendemain de la chute de Kaboul aux mains des talibans, l’UE et la France ne peuvent pas fermer les yeux sur le sort de millions de femmes et de filles afghanes menacées par les intégristes islamistes et sur les droits d’un peuple qui vit actuellement dans la peur. Elles doivent se montrer dignes de leurs engagements en termes de droits humains et faire (vraiment) leur part pour accueillir les Afghanes et les Afghans en danger, aujourd’hui mais aussi dans les années à venir.

Nouvelle Donne demande :

  • qu’un visa humanitaire soit délivré de façon urgente à toutes les personnes en danger en Afghanistan, avec autorisation de travailler, dans l’attente de l’examen des demandes d’asile ;
  • que l’UE développe une politique migratoire intelligente, c’est-à-dire ouverte, inclusive, cessant de dépendre de dictatures ou d’États déliquescents autour de la Méditerranée, et en expliquant que l’immigration est une chance économique, démographique, culturelle pour notre continent ;
  • qu’une coopération renforcée soit mise en place au sein de l’UE pour répartir les demandeurs d’asile en tenant compte de leur demande ;
  • que la chasse aux migrants afghans présents sur le territoire européen cesse immédiatement, que leur protection soit assurée et que leur demande d’asile soit examinée dans les plus brefs délais ;
  • que les collectivités locales, comme plusieurs d’entre elles ont commencé à le faire, suppléent les insuffisances étatiques et s’engagent à recevoir des réfugiés sur leurs territoires.

 

Le contexte afghan recèle plusieurs pièges :

  1. La confirmation d’un échec : malgré des efforts gigantesques portés par les États-Unis et leurs alliés, on ne démocratise un pays ni par la force, ni par le dollar. Une diplomatie des peuples doit être mise en place, qui valorisera bien plus qu’aujourd’hui les relations culturelles, linguistiques, scolaires, universitaires. La mondialisation doit enfin s’élargir à l’humain. Les ONG, mais aussi l’Unicef, doivent être mises à contribution pour que les échanges humanistes permettent à tous les peuples de montrer leurs apports respectifs à l’Humanité. Les diplomaties de l’humiliation doivent laisser la place à la diplomatie du respect.
  2. La réactivation des peurs occidentales : la dissolution plus ou moins rapide de la prédominance occidentale provoque chez nous, depuis longtemps, des réactions primaires qu’on voit s’exprimer dans l’expansion de l’extrême-droite. Or le pouvoir en place en France, incapable de penser la politique en dehors des perspectives électorales, s’inspire clairement des facilités doctrinales du RN. Le discours d’E. Macron fait de notre pays une puissance secondaire en termes de droits de l’homme. Il légitime les peurs irrationnelles sur l’immigration et oublie les réalités de terrain de l’immigration internationale.
  3. L’oubli de nos valeurs : rien ne permet de justifier les omissions coupables du Chef de l’État. Des femmes et des hommes qui sont en danger de mort ne sont pas des « flux migratoires irréguliers ». Ce sont des gens dont la protection est inconditionnelle. En ne soulignant pas le statut des femmes dans cette dictature misogyne, E. Macron trahit le combat de toutes celles et ceux qui luttent, partout, pour la reconnaissance des égalités.

En faisant passer les enjeux électoraux avant les valeurs de la République, E. Macron a montré le mépris qu’il porte à ce qui est la force de notre vivre ensemble : l’inclusivité de notre devise Liberté-Égalité-Fraternité. Il a par ailleurs oublié que notre Constitution fait ouvertement référence au Préambule de 1946, assurant : « Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République. »

La question migratoire est un point d’achoppement de la politique européenne. Plus que jamais, une nouvelle donne est nécessaire pour redonner du sens au projet européen.