Marie-Thérèse Mantoni, élue Nouvelle Donne dans l’opposition à Roubaix, est intervenue en conseil municipal le jeudi 18 février 2021 pour présenter une motion de soutien à la TTF (taxe sur les transactions financières) défendue par l’eurodéputé Pierre Larrouturou.

Vidéo de l’intervention de Marie-Thérèse Mantoni :

Retrouvez ci-dessous le texte complet de la motion :

VŒUX POUR LA CRÉATION D’UNE TAXE EUROPÉENNE SUR LA SPÉCULATION.

Nous souhaiterions que la Ville de Roubaix présente une motion de soutien à la taxe européenne sur les transactions financières, au niveau de la ville comme de la Métropole. Nous rappelons que l’ensemble des groupes représentés au Conseil municipal de Roubaix ont signé le pacte pour la transition lors de la campagne pour les élections municipales. La taxe européenne que nous demandons sur la spéculation pourrait dégager des ressources supplémentaires, essentielles pour répondre aux différents défis que la crise de la Covid-19 a mis en évidence. Le contexte européen actuel doit nous faire réagir en urgence.

A partir du 1er juillet, c’est le premier ministre slovène qui va prendre les rênes de l’Europe (pour mémoire, c’est le seul qui avait félicité Donald TRUMP pour sa réélection en novembre). Concrètement, il nous reste 5 mois pour gagner des batailles importantes qui vont se jouer dans le cadre de l’Union Européenne. C’est le cas en particulier du sommet social qui se tiendra les 7 et 8 mai 2021 à Porto. C’est aussi le cas de la conférence des chefs d’États sur le climat et le renforcement du rôle de l’UE dans le contexte de pandémie mondiale qui aura lieu à Lisbonne en amont. Il s’agit de rendez-vous que la France ne doit pas manquer.
Sont en jeu, à échelle européenne, la lutte contre le dérèglement climatique, le chômage et la précarité, la gestion de la pandémie, les vaccins. Pour s’en sortir, à défaut de temps, nous avons besoin de plus d’argent et ce, sans faire payer davantage les citoyens, en particulier les plus pauvres, qui subissent déjà la crise de plein fouet.
Le 11 décembre 2020, comme le préconisait le parlement européen, la commission européenne a écrit noir sur blanc qu’il était urgent d’arriver à un accord pour la création d’une taxe européenne sur la spéculation et qu’il était possible d’avancer en coopération renforcée à plusieurs pays, sans attendre d’avoir l’unanimité. Nous souhaitons vivement que la France affirme la nécessité de cette taxe sur la spéculation et s’engage dans cette coopération renforcée.

L’eurodéputé Pierre Larrouturou, rapporteur général du budget 2021, défend depuis de nombreuses années l’idée d’une taxation sur l’ensemble des mouvements financiers, au sein de l’Union Européenne, une thèse qu’il a exposée dans ses nombreux travaux. Il a démontré l’intérêt de la mise en place d’un investissement européen de grande ampleur pour financer la lutte contre le réchauffement climatique et donc faciliter la transition écologique. Un effort d’investissement est aussi à fournir concernant la recherche, la santé et le renforcement de la cohésion sociale en faveur du bien-être humain, conforme à des valeurs humanistes ne réduisant pas l’homme à ses seules fonctions de producteur et consommateur de richesses.

En novembre 2020, l’eurodéputé français a mené une grève de la faim dans les locaux du parlement européen à Bruxelles afin d’obtenir du Conseil de l’Union européenne une augmentation du budget pluriannuel 2021-2027 financé par la taxe sur les transactions financières. Avec un taux de 0,1 % seulement, cette taxe pourrait rapporter environ 60 milliards d’euros à l’échelle européenne et abonder les dépenses nécessaires sur le climat et l’emploi.
Certes, la France a introduit en 2012, suite aux réflexions portées par les Présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, une « taxe Tobin à la française » de 0,3 % sur les achats de titres de 130 sociétés dont le siège social se situe en France et dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard d’euros. Mais c’est loin d’être suffisant : au titre de l’exercice fiscal en cours, cette taxe pourrait rapporter, d’après les premières estimations, 1,2 milliard d’euros, son rendement le plus important. C’est la preuve que les transactions financières n’ont jamais été aussi intenses et qu’il reste des marges d’action. Cependant, les objectifs stratégiques de cette taxe de 2012, à savoir « faire contribuer le secteur financier au redressement des finances publiques, exercer une action de régulation sur les marchés financiers, notamment sur les activités les plus spéculatives (…) » n’ont pas été atteints.
Aujourd’hui, face aux urgences, nous devons aller plus loin et plus vite dans les mesures à prendre. Cette proposition de taxe sur les transactions financières soutenue par le pacte-mel.eu, est nécessaire pour pouvoir mobiliser des financements substantiels sans mettre les habitants à contribution. Nous souhaitons donc que la Ville de Roubaix présente cette motion de soutien à la taxe européenne sur les transactions financières, au niveau de la ville comme de la Métropole.”